Ille-sur-Têt

Où se situe Ille-sur-Têt ?

À mi-chemin entre le massif du Canigou et Perpignan, Ille sur Têt est situé en plein cœur du Riberal. Cette zone parsemée de vergers est parcourue d’une multitude de canaux et de petits cours d’eau utilisés depuis le Moyen-âge. Le nom catalan de Riberal y fait d’ailleurs référence (lit de rivière en français).

Ce village rivalise avec la capitale du Pays Catalan en matière de patrimoine. Fort de plus de 12 siècles d’histoire, Ille sur Têt possède un grand nombre de témoignages architecturaux reflétant l’importance de la commune au fil de l’histoire.

Suivez le guide à la découverte d’un village connu pour la beauté de ses vieilles pierres, aussi bien que pour ses fruits gorgés de soleil.

Un formidable patrimoine architectural

Les premières traces historiques d’Ille-sur-Têt remontent à l’époque de Charlemagne. Bien que de nombreux envahisseurs aient occupé le terrain durant les siècles précédant cette mention, il s’avère difficile de savoir si les Phéniciens ou les Maures ont occupé cette zone.

C’est donc au 9^ème siècle que la région fut déclarée Franque. C’est alors que de nombreux travaux d’aménagement de la plaine ont été entrepris. Certains des canaux creusés à cette époque sont encore utilisés aujourd’hui ! Compte tenu de sa situation entre mer & montagne lui conférant un ensoleillement et une douceur de climat privilégiés, c’est tout naturellement que ses terres ont été converties en vergers.

La richesse de ces terres a ainsi permis à la commune de connaître des périodes fastes dont les témoignages architecturaux nous sont parvenus. C’est ainsi que la commune d’Ille sur Têt ne compte pas moins de 7 monuments religieux, ainsi que des pans entiers des murailles qui encerclaient alors la ville. Chacun de ces édifices est un formidable témoignage de la ferveur et de la richesse de la région.

Les monuments religieux

Entre les églises, l’hospice, le monastère et l’ermitage, Ille sur Têt recèle un patrimoine comparable à celui de Perpignan !

L’église St Etienne del Pedreguet

Bâtie sur l’emplacement d’une église romane du 10^ème siècle, elle siège sur le village depuis le 17^ème siècle. Reconstruite suite au siège des Espagnols, elle possède une imposante façade baroque ornée d’un superbe portail en marbre.

Ses proportions lui confèrent un aspect de cathédrale tant on peut l’apercevoir partout alentours. D’ailleurs, de tout l’ensemble, seule sa tour clocher date du 12^ème siècle.

Eglise de la Rodona

Cet édifice est aujourd’hui désaffecté. Cette église romane a peu à peu perdu son utilité après la construction de St Etienne . Elle fut vendue et la plupart des éléments qui en faisaient la richesse ont été démontés et réinstallés en d’autres lieux de cultes. Anciennement, elle comptait tout un ensemble de décorations. On retrouve certains de ces éléments à St Pierre à Corbère, ainsi qu’à l’hospice d’Ille.

L’hospice

Les bâtiments que l’on peut admirer aujourd’hui datent du 17^ème siècle. Néanmoins, ce lieu était occupé depuis le 11^ème siècle, tenant la fonction d’hospice. Inscrit aux monuments historiques depuis 1998, il abrite le musée d’art romain et d’art sacré d’Ille. On y retrouve une multitude d’éléments architecturaux et artistiques. Les mordus d’histoire et d’art se régaleront d’une collection très riche ! On peut notamment y admirer des fresques de Casenoves.

L’église des Carmes

Cette discrète petite église recèle en réalité de magnifiques décorations ! Sa construction date du 18^ème siècle. Située dans une ruelle étroite, ce n’est qu’une fois à l’intérieur que l’on peut en percevoir la richesse. De nombreuses pièces d’art qui y sont conservées possèdent une valeur inestimable. Là encore, avis aux amoureux d’art !

L’église st Sauveur de Casesnoves

Cette magnifique église romane date du 11^ème siècle. Elle appartenait anciennement au hameau maintenant disparu de Casesnoves. Classée monument historique depuis 1955, ce petit bijou de l’architecture romane régalera les plus curieux.

Le monastère St Clément

Il s’agit en réalité de ruines d’un monastère anciennement occupé. On peut en apercevoir la tour crénelée qui demeure, ainsi que les murs d’enceinte qui protégeaient la chapelle qui s’y trouvait. Classé aux monuments historiques depuis 1993, ce bâtiment est un parfait exemple des constructions de galets que l’on retrouve un peu partout dans la région.

Au-delà de ces monuments, Ille su Têt regorge de vieilles maisons en pierres, ainsi que d’étroites ruelles héritées de l’époque où la ville était inscrite dans une enceinte.

Un village fortifié

Ille sur Têt ayant connu des périodes d’invasion, le village décida de se doter de fortifications. Aujourd’hui encore, on peut apercevoir les traces qu’ont laissées les différents murs d’enceinte au fil des époques successives. Ainsi, le village a connu 3 campagnes de fortifications au cours de son existence.

De ces 3 murailles successives, on peut encore admirer certains pans restés intacts, ou intégrés à des constructions postérieurs. Chacune des enceintes érigées était alors plus grande que la précédente, compte tenu de l’accroissement progressif de la population.

C’est ainsi qu’au 16^ème siècle, la dernière muraille coûta à être finie. Les 1,2 kilomètres de fortifications ont demandé de mobiliser énormément de moyens, finissant par épuiser la  population !

Une vue aérienne du village permet d’apercevoir les différentes époques successives qu’a connu le village. Chacune des enceintes est encore perceptible.

Les orgues d’Ille sur Têt

Il ne s’agit pas là d’instrument de musique baroque, mais bel et bien d’un phénomène naturel. Ces orgues sont le résultat de l’érosion provoquée par le ruissellement de l’eau, autant que par l’action du vent. De tous les sites naturels de la région, celui-ci est bel et bien le plus insolite !

À la façon de sites géologiques typiques du bassin méditerranéen (Turquie, Maroc), ces orgues se dressent vers le ciel de façon singulière. Les couleurs et les formes qui se découpent sur ces façades rocheuses donnent l’occasion de se sentir totalement transporté ! Ces rochers rappellent autant les canyons américains, que les gorges que l’on peut retrouver au Maghreb ou au Moyen Orient. Difficile de se dire que l’on est en réalité à mi-chemin entre la côte Vermeille et les Pyrénées catalanes !

Ce lieu est à la fois magique et instructif. Une visite guidée permet de comprendre tous les processus géologiques qui ont permis de donner vie à ce splendide décor. Petits et grands prendront plaisir à découvrir ce lieu féerique. Un parcours d’explications multilingue est installé sur place.

Une commune où il fait bon vivre

Faisant partie des communes de France les plus fleuries, Ille sur Têt met à profit le soleil de la Méditerranée ! Au-delà des vergers qui s’étendent à perte de vue dans la région, Ille sur Têt cultive cette image de village fleuri. Un peu partout, aussi bien au détour des jardins que des places, des fleurs embellissent le décor !

La douceur méditerranéenne venant se mêler à l’humidité de l’arrière-pays pyrénéen, donne naissance à l’une des plaines les plus fertiles de France ! En plein cœur de la plaine du Roussillon, ces terres baignées de soleil et d’eau descendue de la montagne, donnent des fruits parmi les plus appréciés qui soient.

Cet amour pour les bonnes choses venues de la terre se retrouve un peu partout sur les tables de la région. Restaurants et tables d’hôtes régalent les gourmets et les gourmands venus découvrir Le terroir.

Si vous aussi vous venez visiter la région, n’hésitez pas à faire étape à Ille sur Têt. La visite du village suivie d’une dégustation de fruits ou de plats catalans vous ravira à coup sûr ! Entre vieilles pierres et gastronomie, venez découvrir un des plus grands vergers de France, blotti sur des terres baignées de soleil et riches d’histoire !