Le « Slow Movement », ou comment « Prendre le temps de vivre »
Stress, Burn-out, Bore-out, Brown-out (tension, épuisement, ennui mortel ou quête de sens) ! Toujours plus vite, plus loin, plus haut !
Stop ! Laissons tous ces maux au placard ! Cool ! Zen ! En route pour la Slow Life, la Slow Attitude !
Pour lutter contre les maux de la vie moderne, le « Slow Movement » propose de ralentir le rythme de vie, d’être plus à l’écoute de soi, des autres et de notre monde. Né fin des années 1980, ce mouvement se décline dans plusieurs domaines et prend de plus en plus d’ampleur.
Son emblème : l’escargot ! Prenons donc le temps de découvrir quelques facettes de ce concept…
La Slow Food
C’est dans le secteur de la nourriture que le mouvement est né en 1986 au nord-ouest de l’Italie, dans la région de Turin. Il vient en réaction au « fast food », la « malbouffe » et existe aujourd’hui dans 160 pays et compte 100.000 membres.
En quoi consiste la Slow Food ? Elle prône une alimentation saine, variée, la plus locale possible. Elle encourage à utiliser des produits bruts et de saison, payés au juste prix. Elle défend la biodiversité alimentaire, privilégie la culture des fruits et légumes à taille humaine, avec une utilisation maîtrisée des ressources et de produits sains, bio si possible. Elle milite pour l’élevage à échelle humaine et la pêche durable, le tout dans le respect de l’environnement.
La Slow Food préconise la cuisine faite maison, en opposition aux plats industriels. Elle incite à devenir locavore, à prendre le temps de cuisiner, mijoter, déguster. Elle invite à manger varié avec plaisir, à redécouvrir des recettes traditionnelles et des produits anciens, à se nourrir bien et sainement, entouré de sa famille ou de ses amis.
Le saviez-vous ?
Le mot d’ordre des amateurs de Slow Food se résume une formule : manger « bon, propre et juste ».
Le Slow Travel
Ce mode appliqué au voyage a commencé dans les années 2000. Il s’agit de s’offrir le luxe de prendre son temps pour bénéficier pleinement des lieux, de leur ambiance, découvrir les locaux qui y habitent et y vivent, et s’y mêler. C’est faire le choix de la qualité de l’expérience, en prenant le temps nécessaire pour la vivre, plutôt que la quantité des lieux visités et la course aux activités.
C’est aussi limiter l’impact du voyage sur l’environnement : choisir des moyens de transports plus lents et plus propres, manger et acheter local, bref, se comporter en touriste responsable.
Pour en savoir +, consultez l’article « Le Slow Tourisme, c’est quoi ? »
La Slow City
Cette branche du mouvement Slow a démarré 10 ans après la naissance de la Slow Food. En septembre 2018, elle rassemble 236 villes de moins de 50.000 habitants dans 30 pays différents.
A cette date, il y a 8 villes « Cittaslow » en France, et 9 en Espagne, dont 3 en Catalogne (Pals, Begur et Begues/Barcelone).
Pour voir la carte, c’est ici : http://www.cittaslow.net/
Mais, c’est quoi une Slow City au juste ? C’est un concept qui vise à améliorer la qualité de la vie urbaine : aménagement de l’espace urbain, réduction du bruit, embellissement du cadre de vie. Différentes actions sont mises en œuvre comme :
– encourager les commerces de proximités, les produits du terroir et la consommation locale
– accroître ou créer des espaces verts, des zones piétonnes pour inciter à la balade
– promouvoir la mobilité douce
– favoriser les interactions sociales
– mettre en valeur le patrimoine et les traditions
– réduire la pollution, les nuisances sonores et lumineuses …
Le saviez-vous ?
Selon une étude de l’ONU, la population urbaine est passée de 30% en 1950 à 55% environ aujourd’hui, et elle atteindra près de 70% en 2050 avec une population mondiale totale de 9,8 milliards d’habitants.
L’objectif du mouvement Slow est de redonner à la ville une dimension humaine et une sérénité qui fait dire qu’il y fait bon vivre.
N’est pas labellisé « Cittaslow » qui veut : pour venir augmenter les rangs des Slow Cities, il faut montrer patte blanche et remplir 72 critères au total. Des inspecteurs vérifient tous les 3 ans que le label peut être maintenu.
La Slow TV
C’est du direct, de la téléréalité, du temps réel, sans coupure au montage, sans dialogue ni effets spéciaux. La Norvège a testé ce nouveau concept dès 2009 sur sa chaine publique, la NRK.
Les programmes invitent à la détente totale, à l’expérience en temps réel événements comme une croisière, un feu de cheminée, une activité de pêche, bref un événement réel qui dure le temps nécessaire à l’accomplissement de l’activité. Le programme peut s’étaler sur plusieurs heures, voire même plusieurs jours ! C’est l’occasion de contempler des paysages, un plan d’eau, des flammes, la réalisation d’une œuvre le temps qu’il faut.
Les Norvégiens en sont friands, et l’audimat atteint même 15 % d’audience.
La Slow Fashion
Qui n’a jamais eu la paire de chaussures, la robe, la chemise ou la cravate achetée pour une occasion ou sur un coup de tête et qui est restée dans le placard ?
Qu’il s’agisse de vêtements ou de produits de beauté, la tendance actuelle, encouragée par le «mouvement Slow », vise à la limitation de cumuls inutiles, mauvais pour le porte-monnaie comme pour la planète !
C’est la fin de la Fast Fashion qu’on accuse de surproduction, frénésie de collections jusqu’à toutes les quinzaines, imposition d’un style identique pour tous, arbitraire du dernier truc à la mode sous peine de ….
La « Slow Fashion » au contraire préconise de revenir à l’essentiel, de prendre le temps de réfléchir avant d’acheter : en ai-je besoin ? D’où ça vient ? Qui l’a fabriqué ? Où ? En quoi c’est fait ? Quelles ressources ont été utilisées ? Est-ce bien pour la planète ?
L’idée est de préférer restreindre le nombre de pièces du dressing, en sélectionnant des vêtements fabriqués avec des valeurs sociales et écologiques respectables. Moins de vêtements mais plus de qualité et de durabilité.
Par ailleurs, il importe de tendre vers une mode durable, éthique et responsable où la traçabilité et le recyclage prennent tout leur sens. La créativité intimement liée au monde de la mode permet de réinventer des matières en recyclant ici du plastique, là des pneus ou encore du chanvre pour en faire des vêtements ou des accessoires. Vive la « Green Touch » !
Il devient « fashion » d’organiser un vide-dressing, d’échanger des vêtements, ou de les louer sur des sites dédiés. Même les peoples s’y mettent et n’hésitent plus à porter plusieurs fois les mêmes vêtements y compris sur les plateaux et au cours de cérémonies médiatisées.
Pour vivre sa Slow Life, il suffit d’adopter la Slow Attitude :
– si possible, emménager dans une Slow City ou prévoir de le faire à terme,
– se nourrir en mode Slow Food plus sain, plus vrai,
– organiser son Slow Travel plus lent, plus local,
– appliquer les principes de la Slow Fashion, plus durable, plus éthique,
– regarder la Slow TV, plus belle, plus délassante,
Et pour aller plus loin encore on peut aussi travailler dans une entreprise qui applique le Slow Management, en mode Slow Work et fréquenter les bars à sieste, pratiquer le Slow Parenting avec ses enfants, et goûter en couple au Slow Sex…
En route pour la Slow Society, vivons Slow pour vivre mieux !
